Libye : Les élections de la constituante s’y sont passées sans grand heurt

 

 

 

 

 

Il a fallu attendre huit mois après la fin des hostilités ayant débouché sur la chute du régime et la mort de Kadhafi, pour que des élections d’une assemblée constituante puissent avoir le jour ce samedi 7 juillet 2012. Quelques 2,8 millions d’électeurs étaient appelés à choisir les 200 membres du Congrès National général qui désignera un chef de gouvernement et ses ministres. Les libyens ont voté en masse et la joie paraissait sur leurs visages, puisque jamais ils n’avaient eu la possibilité de le faire. En effet, le taux de participation au scrutin a atteint 60 % des inscrits, selon les résultats préliminaires annoncés par la Commission Electorale dans la soirée.

Ces premières élections libres en Libye, après des dizaines d’années de dictature sous Mouammar Kadhafi  ont connu la participation de 3 702 candidats et plus de 100 partis nouvellement créés. Mais  trois formations seulement se disputent la majorité des voix exprimées : outre la coalition des libéraux mise sur pieds par l’ex-premier ministre du CNT Mahmoud Jibril, on compte les islamistes du Parti de la justice et de la construction (PJC), issu des Frères musulmans, et ceux d’Al-Watan, dirigés par l’ex-chef militaire controversé de Tripoli Abdelkrim Belhaj.

Ce dimanche matin 8 juillet 2012, le dépouillement des bulletins des votes est toujours en cours dans plusieurs bureaux de vote. Selon des résultats provisoires, la coalition des libéraux semble parvenir en tête dans la plupart des circonscriptions électorales en Libye. Mais le Secrétaire Général de l’Alliance des Forces Nationales, coalition regroupant une quarante de petits partis autour des leaders de la révolte de 2011, a indiqué préférer attendre les résultats officiels de la Commission électorale avant de donner plus de précisions.

Avant lui, le chef du principal parti islamiste issu des Frères musulmans a reconnu une « nette avance » des libéraux dans les deux principales villes de la Libye, Tripoli et Benghazi. Plusieurs observateurs des élections à Tripoli et Benghazi ont aussi fait état d’une « écrasante » victoire des libéraux dans plusieurs bureaux de vote, avec des taux dépassant parfois 90 %, comme dans le quartier populaire d’Abou Salim dans la capitale. Si ces résultats se confirmaient, la Libye ferait exception par rapport à ses voisins tunisiens et égyptiens, touchés par le Printemps arabes et où les islamistes ont pris le pouvoir après les premières élections ayant suivi la chute des anciens régimes.

Selon le chef de la Commission électorale, 98 % des bureaux de vote ont fonctionné normalement. Auparavant, il a annoncé qu’une centaine de bureaux sur un total de 1 554 n’ont pas pu ouvrir leurs portes en raison d’actes de sabotages, notamment dans l’Est où s’activent des mouvements autonomistes. Alexander GrafLambsdorff, qui dirige une équipe de 21 observateurs de l’Union Européenne, a indiqué que le scrutin s’était globalement bien passé. « Nous avons vu des électeurs venant en grand nombre aux bureaux de vote de façon pacifique et ne craignant pas les intimidations, malgré des perturbations dans l’Est et des tensions dans le Sud », a-t-il dit.

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