L’épouse de l’ancien président de la Tunisie, Leïla Ben Ali avait consenti à réaliser un certain nombre d’entretiens à la résidence qu’elle occupe avec son époux à Djedda en Arabie Saoudites. Ces entretiens ont servi à la confection d’un livre en son nom : « Ma vérité » paru le 21 juin 2012 aux Editions du Moment.
L’intéressée y donne sa version des faits qui ont conduit le couple vers l’exil. Tout y a été dit sur la Révolution tunisienne, ou presque. Pour autant, l’énigme demeure entière : que s’est-il vraiment passé le 14 janvier 2011, jour de la « fuite » de Ben Ali ? Pour la première fois, l’épouse de l’ancien président, Leïla Ben Ali, revient sur ce qu’elle considère comme un coup d’État et relate dans le détail la journée qui a précipité la chute de son mari. Elle répond aussi aux nombreuses accusations portées contre elle et contre sa famille, égratignant au passage des figures connues de la scène politique tunisienne et française.
Elle revient d’abord sur cette fameuse journée du 14 janvier 2011, qui a vu le départ précipité de son mari et a donné lieu à toutes les interprétations. En la relatant heure par heure, elle montre que ni le Président ni elle-même ne sont partis de leur plein gré, que les pillages de leurs biens étaient programmés sitôt le décollage de leur avion, ainsi que les arrestations de leurs proches. Sa chronique des événements met ainsi en évidence des responsabilités, jusque dans l’armée, dénonçant ce qu’elle appelle un « coup d État ».
Considérée par le peuple et par la justice comme avide de pouvoir et d’argent, elle répond à ces accusations contre elle et contre les membres de sa famille. Elle reconnaît leurs dépenses fastueuses et la complaisance des institutions pour les Trabelsi. Mais elle s’exprime aussi avec fermeté sur le vol du yacht attribué à son neveu, comme sur le double jeu de certaines figures de la politique nationale et internationale, notamment des services secrets français.