Contre la loi pour l’abolition de l’avortement des prostituées lesbiennes athées dans les pays arabes
Par Chahid Bendriss
Qu’est ce qu’un homme ? Qu’est ce qui définit l’homme en tant qu’homme de nos jours ? Toujours ce stéréotype de grand protecteur, galant, un superman de la vraie vie … et j’en passe. En tout cas, si l’on a bien compris le mécanisme de la gente féminine, ce qu’elle aspire dans l’autre sexe, quand c’est l’autre sexe qui l’attire, on s’attend toujours à cette réponse de leurs part. Et voilà, que l’autre jour, pendant que cet homme qu’on appellera Simo, pour rester dans le stéréotype, pendant qu’il prenait sa pause cigarette, et moi, sorti me rafraichir les idées un peu, nos débats, et si j’ose écrire le mot “débat”, m’exprimait : L’autre jour, à l’Qamra (Rabat endroit pas réputé pour être le plus sécurisé), une dizaine de chmakria, avaient attrapé une fille qui passait par là-bas au beau milieu de la nuit, et ont commencé à la violer. L’un après l’autre. Elle ne criait pas, ne parlaient pas, ne pleurait pas. J’étais choqué, eu pitié et révolté. Je suis allé à son secours. Je me suis précipité à sortir de la voiture. J’ai dû me battre avec 3 d’entre eux pour la faire sortir. Je ne pensais pas à ce qui pouvait m’arriver. Mais cette fille, aurait pu être une de mes connaissances. Je l’ai sauvé parce que c’était la bonne chose à faire. En même temps, je ne vois pas ce qu’une fille pouvait faire à cette heure-ci, dans un tel endroit.
Bref, une fois sorti de là-bas, je l’ai ramené dans mon prtouch (à comprendre une petit studio loué avec 2 de ses amis, et dans lequel, ils ramènent leurs plans Q … compte tenu du fait qu’ils ne peuvent pas ramener des prostituées dans leurs maisons. Leurs épouses respectives n’accepteraient certainement pas ça … et l’on se demande bien pourquoi). Elle n’avait pas parlé de la soirée. Nous lui avons offert un logement, un toit sous lequel se cacher. Je lui ai donné l’argent pour aller au hammam, se laver, se relaxer après tout ce qu’elle avait vécu la veille. Elle était restée 6 jours chez nous. Elle n’avait rien à faire, sauf se ressaisir. Ça n’avait pas dû être facile pour elle. Elle était gentille cela dit, elle s’occupait le ménage.
Quand je l’ai entendu relater cela je me suis dis qu’après tout, un vrai homme n’a pas besoin de faire de grandes études. L’exemple de Simo. La trentaine. Marié et père de deux enfants. Des études qui ont effleuré le primaire. Et pourtant, le voilà, à défendre l’honneur d’une fille, qu’il ne connaissait pas. Peut être jusqu’au jour d’aujourd’hui il ne se rappellerait que de son visage. Un vrai standing ovation pour cet homme … en tout cas. Ce fût mon idée pour un court instant, avant qu’il ne continue son histoire.
9bel matmchi, kane khassni darouri ndouz 3liha (avant qu’elle ne parte, fallait bien que je passe par elle) disait-il avec le plus grand air décontracté qui puisse exister, avant de développer : Je me suis rapproché d’elle, j’ai commencé à la questionner d’où est ce qu’elle venait. Ce qu’elle faisait ici à Rabat. Plus je lui parlais plus je m’approchais d’elle. On a bien baisé. Et après, je lui ai demandé le numéro de téléphone de ses parents que j’ai contacté, leur ai dis que j’étais de la police et que leur fille s’était faite violée, puis hospitalisée et qu’elle venait à peine de se réveiller de son coma. Qu’elle avait porté plainte, et que nous nous occupions du dossier de ses violeurs. Je leur avais aussi dis qu’elle prenait le taxi ce soir pour rentrer chez elle. Sa mère, en larmes me suppliait de lui envoyer sa fille. Elle s’en foutait de ce qui s’était passé, elle voulait juste sa fille entre ses bras, vivante. On lui a cotisé pour payer son taxi. J’ai demandé au chauffeur du taxi de ne pas ouvrir la porte et ne pas la laisser descendre tant qu’elle n’était pas arrivée à son petit village. Elle m’a rassuré qu’elle ne comptait pas partir. Me remercia, et partît. A ce moment là, je n’ai plus su quoi penser de Simo. Son acte courageux, avait-il été bien placé ? Cela lui pardonnerait son acte héroïquement minable. Encore plus minable que de se retrouver à 10. Abuser d’une fille … abuser d’un être humain. Dans ses moments les plus malheureux, les plus faibles. Loin de tout. Loin d’une famille. Loin de l’amour. Etait-il un homme ? Bien évidemment, pour moi, la réponse est claire. Un “Non” qualifiera cette chose ambulante à 2 pattes. Mais osez lui demander son avis sur ce qu’il a fait, sans lui elle serait morte à cet instant. Pour lui, après cet acte, il représente la divinité humaine. Et la perfection est devenue son plus grand défaut.