Des peines d’emprisonnement de 5 à 15 ans ont été prononcé par un tribunal d’exception bahreini ce jeudi 14 juin 2012 à l’encontre d’un groupe de 20 médecins et infirmières, plus deux officiers de la police . Ils étaient jugés pour avoir secouru des contestataires du régime ayant été victimes de l’intervention des forces de sécurité lors des évènement sanglants qu’a connu le pays l’année dernière.
Les médecins et infirmières condamnés ont soigné des manifestants blessés, ils ont critiqué la dureté de la répression par l’armée. Ils ont aussi participé à certaines manifestations ou mouvements de grève pour demander des réformes mais nient les faits qu’on leurs reproche. On les accuse notamment d’avoir « refusé de soigner des patients sunnites ». Un homme a été également condamné à mort ce jeudi pour avoir renversé un policier pendant les événements à Sitra, un village près de Manama. Il nie les faits mais une vidéo prise d’un toit a fait office de preuve. Les chefs d’ l’opposition, eux, ont vu leur appel rejeté cette semaine. Ils ont été condamnés à des peines de 15 ans à la perpétuité.
«C’est une décision injuste, ils sont innocents. Ils devraient plutôt poursuivre les autorités, pas ces médecins», a réagi Tewfik Dhaif, 53 ans, oncle de deux médecins condamnés jeudi. Pour les proches et les soutiens des médecins, ces derniers ont été condamnés pour avoir soigné des manifestants, essentiellement chiites, qui ont campé pendant un mois début 2011 au coeur de Manama. «La vérité c’est qu’aujourd’hui des médecins sont emprisonnés pour avoir soigné des blessés et pour avoir alerté la communauté internationale sur la répression du régime», dénonce Brian Dooley, d’Human Rights First.
Les prisonniers multiplient les grèves de la faim depuis cet été pour attirer l’attention sur la persistance de la répression à Bahreïn. Des organisations des droits de l’homme dénoncent la façon dont ces tribunaux fonctionnent. Ce sont des tribunaux d’exception. Les prévenus ont parfois signé des aveux sous la torture. Les avocats de la défense n’ont pas toujours accès à leurs clients et les enquêtes sont à charge.