Se référant à une correspondance du journaliste syrien Kamel Sakr, accrédité du journal transfrontière arabe «Al Qods Al-Arabi, le site précise que l’Etat major russe a pesé de tout son poids pour trancher en faveur de «la protection de la Syrie et du régime du président Bachar Al-Assad considérée comme «une ligne rouge» infranchissable» et que le déploiement de la flotte russe a été opéré en plein accord des autorités syriennes. Tirant les enseignements des déconvenues diplomatiques en Libye résultant d’une erreur d’appréciation du président russe Dimitri Medvedev, conséquence du glissement du mandat de l’ONU à propos de la Libye, la Russie a décidé d’opérer un retour en force sur la scène internationale, avec la réception à Moscou, pou la première fois depuis sa création, d’une délégation de la formation paramilitaire chiite libanaise Hezbollah, la réactivation de la base d’écoutes de Cuba pour contourner les Etats-Unis dans la collecte du renseignement, le renforcement de sa présence militaire au Vietnam, faisant même planer sur la Turquie la menace d’une relance du mouvement séparatiste kurde, via le PKK, dont le chef Abdallah Oçellan, en prison, relevait de la compétence de Vladimir Poutine en sa qualité de son ancien officier traitant du temps du KGB (5).
Président le Conseil de sécurité de l’ONU, en décembre 2011, la Russie a crée la surprise en soumettant, le 15 décembre, une résolution condamnant en de termes identiques tant les rebelles que le pouvoir central, dans une contre manœuvre visant à adresser un avertissement à Damas et à placer Moscou au centre du jeu diplomatique dans une recherche d’une sortie de crise transactionnelle.
4 – Le drone américain et le bouleversement de la donne
Le George Bush sr avait opéré contre la Libye durant la phase terminale du combat, accélérant la chute du Colonel Kadhafi. Sa présence en rade de Syrie avait valeur de message d’avertissement et d’intimidation. Le message a-t-il été entendu? Rien n’est moins sûr.
Dès la réception du matériel russe, la Syrie s’est livrée à d’importantes manœuvres balistiques sur l’ensemble du territoire, impliquant diverses catégories de missiles, tandis que le Liban et l’Irak refusaient d’ordonner l’embargo de la Syrie, lui offrant une respiration économique et une relative latitude de ravitaillement, alors que, de son côté, le chef du Hezbollah libanais, Sayed Hassan Nasrallah, l’homme sans doute le plus recherché du Moyen Orient, traqué aussi bien par la quasi-totalité des services de renseignements occidentaux et arabes, rompait la clandestinité dans laquelle il est plongé depuis son succès militaire contre Israël, en 2006, pour se livrer à un gigantesque bain de foule le 6 décembre 2011, à l’occasion de la célébration de la fête chiite d’Al Achoura, commémorant l’assassinat d’Al-Hussein, le petits fils du prophète. Un acte de bravade et de bravoure, un acte de défi qui a pris de court l’ensemble de la classe politique libanaise et vraisemblablement du corps diplomatique occidental accrédité à Beyrouth.
Plus que tout, la capture d’un drone sophistiqué américain par l’Iran paraît devoir bouleverser la donne, selon les estimations d’un ancien haut fonctionnaire français spécialiste de l‘armement (6). Le RQ-170 est un drone américain si furtif et secret qu’il a tout à coup disparu des écrans de contrôle alors qu’il survolait le Béloutchistan. L’objet perdu est réapparu quelques jours plus tard à la télévision iranienne, étrange histoire qui va peut-être changer la face du monde. Les Iraniens ont ainsi réussi l’exploit de prendre le contrôle du plus sophistiqué des drones d’observation américain. Pour l‘Iran, c’est une victoire et un butin inestimable. Ses savants viennent de démontrer leur capacité d’électroniciens hors pairs qu’ils sauront mettre rapidement à profit pour copier l’engin et produire un reverse engineering avec l’aide de leurs complices russes et chinois accourus en hâte. La frénésie diplomatique suscitée par l’événement montre qu’il est d’une portée insoupçonnée. Car non seulement, l’Iran dispose maintenant d’un prototype pour reproduire l’arme secrète, mais elle vient d’apporter la preuve de sa capacité à se prémunir des attaques de ce genre d’engins en les kidnappant. L’Iran devient ainsi la seconde puissance mondiale dans ce secteur d’armement. Il ne serait pas étonnant que Téhéran annonce l’abandon de son couteux programme nucléaire devenu dérisoire face à sa nouvelle arme de dissuasion.