RDC: 11 Casques Bleus de l’ONU blessés par balle au Sud-Kivu

Onze Casques Bleus ont été blessés par balle lundi dans la province instable du Sud-Kivu (est) par des villageois accusant la Mission de l’ONU en RDC (Monusco) d’inaction au cours d’attaques meurtrières attribuées aux Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).

« Dans la nuit (dimanche à lundi), les FDLR ont attaqué Kanamiga, et ce matin la population a manifesté autour d’une base mobile de la Monusco à Bunyakiri, à 3 km de Kanamiga, parce que, selon elle la Monusco n’a rien fait pour la défendre », a déclaré à l’AFP Manodje Mounoubai, porte-parole de la Monusco à Kinshasa.

Selon lui, six personnes ont été tuées au cours de l’attaque, et le village a été pillé.

« Dans cette foule qui manifestait, des tirs ont été dirigés vers nos troupes, en blessant onze: deux gravement, deux sérieusement. Nos troupes n’ont pas retourné le feu parce que cela aurait été un carnage. Elles se sont contrôlées », a-t-il précisé.

Certains villageois ont lancé des pierres ont direction de la base mobile de la Monusco. « Les populations se sentent abandonnées parce que depuis quelques jours plusieurs personnes ont été tuées dans cette localité. C’est cette colère qui a poussé la population à s’attaquer à la base de la Monusco », a expliqué à l’AFP un acteur de la société civile, interrogé depuis Bukavu, capitale du Sud-Kivu.

« Nos hommes n’ont pas réagi parce que le temps que l’information arrive, les FDLR avaient déjà commis leur forfait, et ils sont partis. Mais pour la population, c’est du pareil au même: elle a été attaqué et veut qu’on soit là immédiatement pour la protéger », a souligné M. Mounoubai.

« Nous cherchons à savoir qui, dans cette foule, censée regrouper des civils, était armé pour nous tirer dessus », a-t-il dit.

Des éléments des FDLR infiltrés dans la foule ont « attaqué le camp de la Monusco pour se venger que certains d’entre eux aient été attaqués et tués il y a quelques semaines dans le même territoire » de Kalehe, a déclaré un autre acteur de la société civile de Bunyakiri.

Début avril, plus d’une dizaine d’officiers supérieurs ont fait défection avec quelques centaines d’hommes dans les Nord et Sud Kivu. L’armée et la Monusco mènent des opérations contre les FDLR dans la région.

Kigali recherche certains éléments des FDLR pour leur rôle présumé dans le génocide de 1994 au Rwanda, qui avait fait 800.000 morts, surtout tutsi, selon l’ONU. En RDC, ces rebelles sont régulièrement accusés de commettre des pillages, atrocités, viols et assassinats, contre les civils.

Au Nord-Kivu, « deux enfants ont été brûlés vifs » le 9 mai dans leur maison à Tanzanya « par des hommes armés, présumés appartenir aux (…) FDLR », s’alarme lundi dans un communiqué l’Unicef, précisant que deux adultes ont connu le même sort, et que d’autres ont été tués « par balle ».

AFP

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