Maroc : Le projet de TGV pose problème

Décidé lors d’une visite de l’ancien  Président Sarkozy en septembre dernier et dont la réalisation sera achevée en 2015, le projet de construction d’une ligne de train à grande vitesse reliant Tanger à Casablanca est devenu un sujet de discorde entre partisans et adversaires, bien que nombre d’explications le justifiant ont été émises par le Ministre marocain des transports et le Directeur de l’ONCF. Depuis un certain temps la presse s’y est mêlée et nombreux  les articles qui paraissent sur ce sujet sur ses colonnes. Les rues d’une vingtaine de villes, ont connu le 20 mai  dernier, la descente des opposants au TGV dont certains brandissaient des pancartes avec des inscriptions, telles que « TGV dessus », ou encore « le TGV c’est trop cher, il nous faut des écoles ».

Pour ces manifestants et nombre d’experts marocains, la bagatelle de 2,5 milliards d’euros que coûtera la mise en place de ce train est excessive pour un pays classé pour sa pauvreté 130 ème selon l’indice mondial de développement humain. De l’avis de Mr. Omar Balafrej, Ingénieur centraliste de Paris et cofondateurs du « Collectif stop TGV», « Chaque 10 mètres du TGV, c’est un million de dirhams. Et un million de dirhams c’est une école dans le monde rural. Et donc en greffant notre capacité d’endettement avec des projets inutiles comme le projet de TGV, c’est autant d’argent que nous ne pourrons pas utiliser pour de vrais projets de développement ».

Pour cet expert, ce projet; en plus qu’il est trop cher et qu’il va obliger le Maroc à trop s’endetter, n’a fait nullement l’objet de débats au Parlement comme il le fallait. De surcroît, Son adoption n’a pas été décidée au moyen d’un appel d’offre. L’on a passé outre cette formalité exigée pour ce type de projet pour l’attribuer directement au constructeur français Alstom.

L’économiste marocain Athouhami Abdelkhalek, vient d’attirer l’attention sur les répercussions financières dudit projet. Selon lui, l’endettement excessif du Maroc en cet période de crise financière mondiale, risque d’être payé très cher eu égard à la hausse des taux d’intérêt enregistrée ces derniers temps. Pour lui, la décision politique d’adopter ce projet a été prise avant la décision économique, puisque aucune étude préalable n’avait été réalisée auparavant.

Selon ce même expert, le coût du TGV marocain aurait permis au pays de construire 25 milles écoles dans les compagnes nécessiteuses, 16 milles Kms de routes pour désenclaver nombre de régions dans le monde rurale, 6 milles hectares de zones industrielles en plus de 25 centres hospitaliers universitaires dans les villes moyennes qui n’en disposent pas.

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