Selon Mohammed Kenbib, spécialiste de l’histoire du judaïsme marocain, « Il est probable que les premiers juifs sont arrivés au Maroc au Ve siècle av. J.-C., après la destruction du premier Temple de Jérusalem. » D’après ce spécialiste la deuxième vague; plus importante et constituée de ceux chassés par la destruction du second Temple, en l’an 70 avant JC. Le nombre croissant des de ces immigrés renforce une présence hébraïque dans un pays très ouvert. Cette présence ne tardera pas d’avoir un impact sur la population indigène : nombre de tributs berbères se convertissent au judaïsme et nombre de juifs se berbérisent. Une troisième vague d’immigrés juifs atterrisse, cette fois-ci venant d’Andalousie fuyant l’inquisition promulguée après la Reconquista espagnole. Cette vague s’est prolongée sur plusieurs siècle, depuis le début de la reconquête au début du 12 jusqu’au 16 ème siècle. Une quatrième vague a commencé avec la deuxième guère mondiale, suite à la répression nazie des juifs de toute l’Europe occupée par les troupes allemandes. En 1945, la communauté juive marocaine, comptait plus de deux cent milles âmes. Avant les années soixante, ils étaient très nombreux à refuser de partir. n’ont jamais voulu partir. Refusant de se laisser bousculer par l’Histoire. Sourds aux appels de la Terre promise. Ce n’est qu’après la guère des 6 jours que le gros de la communauté fait son départ, aidé pour cela par les facilités offertes par les services spéciaux israéliens en coordination avec l’homme puissant du Maroc d’alors, le général Ofkir. Ces services affrétaient secrètement des bateaux et y embarquaient des milliers de familles juives sans papiers pour les amener à Israël. Nombre d’autres familles choisissent de partir en Europe, aux USA, au Canada et ailleurs, évitant de rompre définitivement avec leur pays d’origine en suivant les consignes sionistes.
Aujourd’hui, ils sont à peine trois milles âmes à s’accrocher à leurs racines marocaines. Certes, c’est peu eu égard à leur nombre initiale de 1945. Mais cela n’en fait pas moins la plus grande communauté juive du monde arabe. Un paradoxe qu’ils portent dans leur destinée, c’est qu’ils sont à présent, un million de juifs marocains établis ailleurs dans le reste du monde. Ils doivent rêver tous au quotidien de revenir un instant retrouver leurs souvenirs dans un pays qui est toujours le leur.